Depuis son inauguration, en 1932, la villa a connu d'importantes modifications. Cette page explique comment a été restaurée la villa Cavrois à travers l'exemple du Hall-salon.
Occupée pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est transformée par les Allemands en caserne. Rendue à la famille Cavrois, la villa fait l'objet d'importantes modifications par l'architecte Pierre Barbe, qui, à la demande du propriétaire, divise les espaces en appartements pour ses fils.
La décennie d'abandon, entre 1987 et 2001, bouleverse profondément la villa, qui se dégrade rapidement. Squattée, elle est vandalisée et ses matériaux précieux sont pillés : les marbres sont arrachés, des feux de camp brûlent à même le sol, les gaines électriques rouillent et les maçonneries éclatent. Des arbres poussent au sein de l'escalier d'honneur !
En 2001, l'État rachète la villa et entreprend des travaux de restauration. Un chantier minutieux de plus de dix ans, appuyé par des recherches historiques et rendu possible par le savoir-faire d'artisans hautement qualifiés, a permis de restituer l'état originel de la villa.
Une pièce à l'étage, la chambre des garçons, a été laissée dans son état de délabrement, pour témoigner du passé tumultueux de ce monument historique.
D'importantes recherches ont été menées pour retrouver la distribution et les volumes d'origine, que l'occupation allemande puis les travaux de Paul Barbe avaient partiellement fait disparaître.
Le décor conçu par Mallet-Stevens refusait l'ornement, mais employait des matériaux de premier choix, dont le luxe et la mise en œuvre soigneuse soulignaient l'aisance de la famille. Pillée dans les années 1990, la villa a perdu la plupart de ses revêtements de marbres. La restauration a donné lieu à une minutieuse enquête pour reconstituer le plus fidèlement possible ces plaquages de marbre, d'origines variées (marbre blanc d'Italie, marbre noir de Belgique, marbre jaune de Suède).
Lors de la restauration, des traces des anciennes peintures ont pu être relevées. Les polychromies qu'elles révèlent ne pouvaient être soupçonnées à travers les photographies en noir et blanc conservées. Le Hall-Salon était peints en vert, dont les tonalités font écho au parc et à l'esthétique autrichienne. Dans les chambres des jeunes hommes au rez-de-chaussée, des coloris plus vifs témoignent de l'influence du groupe avant-gardiste néerlandais De Stilj sur Mallet-Stevens.
Le parquet de la villa est composé de lames de bois d'essences diverses, fixés selon la technique du mortier magnésien, qui assure une grande solidité. Bien que très endommagés, les éléments subsistants ont pu être restaurés et sauvés à 90 %. La restauration a été effectuée par l'entreprise belge qui avait procédé à la pose du parquet en 1932. A cette occasion, la société Jadoul a retrouvé un savoir-faire perdu, celui du parquet mosaïque Noël.
Afin de présenter la richesse et la diversité des matériaux employés, une mathériauthèque est aménagée dans la cave à vins, mettant en regard les matériaux d'origine et ceux conçus à l'identique pour la restauration.
Mallet-Stevens a dessiné la quasi-totalité du mobilier de la Villa Cavrois, adaptant les formes et les matériaux à la fonction et au décor de chaque pièce. Ce mobilier a été dispersé lors d'une vente aux enchères en 1987, peu après le décès de Madame Cavrois.
Une partie de la villa a été remeublée sur la base des documents d'archives et notamment de photographies datées de 1932, qui nous renseignent sur leur disposition originale. Les meubles du boudoir, de la salle à manger des enfants, les fauteuils de la chambre parentale, trois appliques du vestibule, la sculpture d'hermine des frères Martel ont pu être acquis sur le marché de l'art, tandis que d'autres pièces ont été données au Centre des monuments nationaux.
Le mobilier intégré a fait l'objet de restitutions très minutieuses par des artisans spécialisés.
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